Le regard perçant, le verbe juste et un pas alerte. Il court entre deux stations de métro. Entre ses émissions à France 3, 3ATeleSud et ses cours aux étudiants en licence de l’Ecole internationale de Communication de Paris. On le retrouve aussi, de temps à autres, à Abidjan, où il fait le communiquant (en matière d’audience) pour des entreprises et des personnalités. Alexis Konan, journaliste diplômé de l’Ecole internationale de communication de Paris et titulaire d’un doctorat de 3è cycle en économie des média de l’université Léonard de Vinci de Paris se veut disponible. Non seulement pour faire partager son savoir mais également pour le mettre à la disposition de ceux à qui cela sert. «Quand l’on apprécie votre travail et vous encourage, vous avez parfois le sentiment d’avoir eu de la chance, mais en réalité, il s’agit plutôt de votre capacité à bien le faire», se satisfait ce professionnel des média ivoirien que rien ne prédestinait à cette profession.
En 1990, le jeune Alexis part de sa Côte d’Ivoire natale étudier les sciences juridiques à l’université de Lausanne avec une bourse de l’Association des éditeurs suisses de langue française. Après l’obtention du DUEG (Diplôme universitaire d’études générales), il rejoint la France et passe haut la main le concours d’entrée à l’Ecole de journalisme (ECP). «J’aurais dû faire la licence en sciences juridiques puis continuer à l’Ecole d’études commerciales en Suisse, et essayer plus tard d’entrer à la Sorbonne pour des études en communication; mais arrivé en France, j’ai préféré l’école de journalisme ». Malheureusement ou heureusement ? Même le concerné ne peut répondre à la question.
C’est que depuis la Suisse, l’étudiant en droit s’était concomitamment inscrit à l’IFP (Institut français de la presse). Mais sa formation achevée et alors qu’il était apte à travailler, il préfère tenter le concours du 3è cycle d’économie des média. Ici, son explication se veut plus rationnelle : « Quand on est jeune on fait des choix sans avoir forcément les éléments qui fondent le jugement », commente-t-il tout en s’empressant d’ajouter : « Je ne regrette rien».
Il a bien raison. Car à l’issue de sa thèse, le ministère français de la Coopération, par le truchement de son service de la communication, lui confie la mise en place de l’information scientifique de l’ Institut de recherches en développement (IRD) autrefois connu sous l’appellation ORSTOM (Office de la recherche scientifique des territoires d’outre-mer) de Dakar et d’Abidjan. Puis ce sera au tour de France 3 de l’appeler en 1998 pour intégrer l’équipe d’Espace francophone. Il raconte : «J’avais réalisé une émission sur le Festival de femmes de Créteil dans le cadre de ma thèse de 3è cycle, laquelle avait été reprise par Le Monde. Et c’était la toute première fois depuis la création d’Espace francophone».
Son destin de journalisme venait une fois plus de rattraper Alexis Konan. Qui grâce à cette émission de France 3 rediffusée par TV5 Monde, peut contribuer à une meilleure visibilité des arts et cultures des 150 pays membres de la Francophonie et ses deux pays observateurs. Le journaliste ne boude pas son plaisir à exercer son métier à Espace francophone. En effet explique-t-il, «dans un espace réduit où chacun maîtrise son fait, les uns et les autres se respectent mutuellement. Par conséquent, il n’y a pas de conflit, d’autant plus que chacun sait qu’il peut profiter des compétences de l’autre et vice-versa ». Toutefois, il se dit disponible pour apporter sa pierre à l’édification de son pays. «Mais, ont-ils seulement un poste pour moi et les moyens pour me payer, à Abidjan? Grosse interrogation.
Par Jacques POWPLY
(Portrait publié dans l’édition intrenationale du Magazine panfricain Afrique Compétences n°2)
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