En 1993, Soro Solo s’adjuge le prix Ebony organisé par l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI). Seize ans plus tard, se retrouve de nouveau sous les projecteurs en France. Il décroche avec son complice Vladimir Cagnolari le Grand prix 2009 du concours des producteurs de radios francophones. Afrique Compétences a retrouvé, pour vous, ce journaliste et animateur de radio ivoirien qui a quitté son pays sur la pointe des pieds dès l’aube 2003. Evocations…
Par Jacques POWPLY (Interview publiée dans l’édition internationale du Magazine panafricain Afrique Compétences n° 2)
Après un Ebony en Côte d’Ivoire, vous étrennez le Grand prix des radios francophones en juillet 2009, en France. Entre ces deux distinctions, il s’est passé beaucoup de temps et de choses. Alors, comment recevez-vous cette nouvelle reconnaissance ?
Qui qu’on soit, dès l’instant où on reçoit une reconnaissance pour son travail, on éprouve avant tout du plaisir. On se rend compte que le travail qu’on fait reçoit non seulement un bel accueil des auditeurs mais aussi qu’il est reconnu des professionnels comme étant un travail de qualité.
Avant la reconnaissance, il avait fallu faire acte de candidature. Quelle a été l’originalité de votre sujet au regard du thème proposé cette année ; immigration et intégration?
Vladmir Cagnolari et moi qui sommes les coproducteurs de l’émission «L’Afrique enchantée» sur France inter, avons intitulé notre élément « Sur les pas de mon père » pour proposer une autre grille de lecture sur la problématique de l’immigration à travers des enfants issus de l’immigration qui retournent dans le pays d’origine de leur père. Ce qui leur permet de voir les deux faces de la médaille.
Lesquelles ?
Il s’agissait de montrer à ces enfants la manière dont ils sont perçus ici en France et dans le pays de leur père, en l’occurrence le Mali.
Et comment sont-ils perçus ?
Ils se rendent compte qu’ils sont pris entre le marteau et l’enclume, comme le dirait-on en français et langue bambara, ils sortent de la poêle à griller pour se retrouver dans le foyer où se trouve le feu. Parce que ces enfants –là – les pauvres – sont considérés de part et d’autre comme des étrangers, donc venus de l’ailleurs : fils d’immigré en France, fils d’émigré dans le pays d’origine de leur père, dans leur famille. Au Mali, ils pensent être chez eux mais on leur dit « Oh, Petits français-là !» ; tandis qu’en France, on leur crie « Blacks, rentrez chez vous ! ». Il faut qu’ils gèrent cela psychologiquement ou qu’ils aient des arguments pour avoir de la répartie lors qu’ils se retrouvent dans une discussion agressive. Ils doivent donc avoir une belle force psychologique pour gérer un statut de métissage culturel et de rejets de part et d’autre.
C’est donc cela qui aura séduit les jurés ?
Si on s’en tient aux commentaires publiés par la presse, les jurés ont été séduits par la manière dont le sujet a été traité. C’est-à-dire, toucher un sujet grave, hypersensible, sans tomber dans les schémas récurrents, classiques ; du genre : «les immigrés souffrent, ils sont maltraités dans les pays d’accueil, la police les maltraite ou encore ils souffrent dans les bureaux pour obtenir des papiers ». Sans non plus présenter l’immigration comme la panacée pour beaucoup de gens : ça leur permet de gagner de l’argent pour le renvoyer dans leurs pays d’origine et construire là-bas des projets. Toutes ces choses ne sont pas à évacuer. Non ! Mais le jury a apprécié une sorte d’originalité, consistant à utiliser un autre canevas, l’expérience d’un enfant qui est issu de l’immigration et à travers cet enfant, aborder ces différentes facettes de l’immigration. Il a apprécié aussi le fait de traiter un sujet aussi sensible avec un zeste d’humour et pas mal d’éléments d’information.
Cela dit, comment rentre-t-on à France Inter en quittant une radio de pays africain, notamment celle de la Côte d’Ivoire ?
Autant que nous sommes, il faut avoir confiance en soi. Sans prétention abusive et négative. Je veux dire que si les centres d’intérêt que nous avons les uns les autres en tant que journalistes, rencontrent ceux des auditeurs, téléspectateurs ou lecteurs ; où qu’on soit, en Afrique ou ailleurs dans le monde, une porte va toujours s’ouvrir à nous. Cela prend du temps, mais les sujets qu’on voudrait proposer auront toujours un écho favorable auprès d’un directeur ou un responsable de média bien que le monde des média soit l’un des secteurs les plus saturés en matière d’emploi. Pour preuve, le Pôle emploi qui est un organisme d’Etat refuse de financer des bribes de formation comme si c’était de l’argent jeté par la fenêtre.
Cependant, il aura fallu quelque chose pour faire la décision, si ce n’est un coup de pouce ?
L’essentiel, à mon avis, est dû à la compétence et à la persévérance personnelle. Plutôt que de se résigner en se disant que de toute façon les Noirs sont marginalisés et discriminés, j’ai décidé de prendre mon destin en main en actionnant les contacts professionnels que j’avais noués dans le milieu des média internationaux du temps où je travaillais encore à Radio côte d’Ivoire et soit dit en passant, j’avais déjà un numéro d’immatriculation à Radio France Internationale. En France, j’ai bénéficié de beaucoup d’amitiés, je le reconnais, de la part de tous ces confrères qui m’ont connu comme producteur de radio en Côte d’Ivoire et du fait que la presse française avec repris certains de mes sujets depuis l’Afrique, tout cela a été en ma faveur. J’ai bénéficié surtout d’un soutien inestimable d’un ami, Vladmir Cagnolari avec lequel je produis aujourd’hui L’Afrique enchantée qui m’orientait dans ma quête d’emploi. J’ai bénéficié également des amitiés d’Olivier Barnet et Gérard Arnaud de Africulture.
Depuis Radio Côte d’Ivoire, je faisais des sujets en France, en Allemagne, au Canada, en Belgique. J’étais également immatriculé à Radio France. Donc, quand on se retrouve en France dans la précarité comme c’était mon cas – mes trois premières années ont été une vraie galère en tant que pigiste– ce sont des outils qui aident à ouvrir les portes
Je m’intéressais également et plus particulièrement aux choses de l’underground dans le champ culturel. Cette curiosité que j’avais d’aller voir cette pépinière, cette vie culturelle et artistique des profondeurs de la cité qui n’était pas encore dans les vitrines, m’a nourri et enrichi. Je pense modestement que cela me permet d’apporter régulièrement du neuf aux sujets que je veux traiter. C’est cela qui a été déterminant. Cependant, je n’ai pas atterri directement à France Inter en débarquant en France. D’abord, j’ai commencé par Radio Nova. Arrivé avec mon africanité à Paris, je suis allé voir Jean-François Biseau en lui disant « je veux parler de l’Afrique qui gagne en Europe parce que y en a marre de « l’Afrique des balayeurs ». Je veux parler des Africains qui réussissent. J’ai cité mon compatriote Georges Momboye qui n’est parti de rien et qui aujourd’hui dirige une troupe de chorégraphies de 50 salariés dans le 2è Arrondissement. J’ai aussi cité Soum Bill qui venait d’organiser un très grand concert. J’ai encore cité un jeune Africain qui présentait à l’époque le journal sur I Télé. Jean-François m’a dit : c’est original. Nous avons un numéro spécial qui consacre une page à l’Afrique, on te la propose. J’ai écrit une chronique, une sorte de nouvelles que j’ai intitulée « Je vous écris de France ». Il s’agit du regard d’un immigré africain sur l’immigration. Celui-ci va raconter par courrier ses fantasmes et aussi ses déceptions à son cousin resté au pays, à travers les différentes étapes qu’il vit. C’est cette démarche faite de sujets originaux avec un regard africain qui a conquis Vladmir Cagnolari. Il nous a mis en studio, Binda Ngazolo et moi, et nous avons enregistré sept heures durant, les quatre décennies de la Côte d’Ivoire en les illustrant avec les musiques qui ont accompagné cette évolution sociopolitique. Et c’est de là qu’a germé l’idée de l’Afrique enchantée.
Cette Afrique enchantée, en quoi consiste-t-elle ?
Conter l’Afrique en utilisant la musique comme document. Je pense que c’est l’originalité de cette émission qui la classe, selon la Médiamétrie française, parmi les trois émissions les plus écoutées à cette heure-là le dimanche sur RTL, Energie et France Inter.
Mais, cette Afrique enchantée, est-ce une émission pour Soro et Vladimir, une émission pour les auditeurs de France Inter, ou une émission pour l’Afrique et les Africains ?
Cette France et ces français, dont je suis tombé amoureux il y a plus de vingt ans déjà, a une image dévalorisée, récurrente de l’Afrique pas du fait de leur ignorance mais parce que les média leur en imposent. C’est comme je suis dans une chaumière et je leur dis je vais vous raconter un peu de mon Afrique. Dans la rue, quelqu’un vient vers toi et crie « Eh, toi, tu parles africain ? » Toi, tu as envie de lui demander « Tu parles européen, toi » ? Voilà le genre de questionnements qui nous ont donné envie de parler aux auditeurs français. De ce point de vue, c’est une émission pour les Français.C’est aussi une émission pour l’Afrique, justement pour dire « Oh, ma grande Afrique, les gens croient que tu es un pays alors tu es un continent avec 53 Etats. Je voudrais te présenter à ceux d’ici pour qu’ils aient une autre grille de lecteur de toi… Et toi aussi, ma chère Afrique, tes enfants s’ignorent. Tout ce que je voudrais, c’est te présenter pour que tes enfants apprennent à se redécouvrir eux-mêmes ; puisque l’esclavage et la colonisation nous ont de façon insidieuse et machiavélique, amené à nous renier et à nous désapprouver. Les africains s’aiment pas eux-mêmes; donc en leur racontant la puissance, les savoirs et connaissances de l’Afrique, ils vont peut-être commencer à s’aimer. Ils pourront doucement et progressivement se débarrasser de ce vilain complexe d’infériorité. Donc cette émission est également pour l’Afrique, pour qu’elle arrête de se déconsidérer.
En bâtissant vos relations professionnelles depuis Abidjan, on aurait dit que vous prépariez consciemment ou inconsciemment votre futur départ pour l’Hexagone ?
Il n’y a rien de conscient. A un moment donné, j’étais devenu une sorte de ‘fixeur’ en rendant toujours disponible pour les confrères étrangers de passage à Abidjan. Savez-vous comment j’ai connu Jean-François Biseau ? En 1982, j’étais étudiant en France et je pars en décembre en vacances en Côte d’Ivoire. Je me rends à Radio nationale pour saluer mes collègues. Dès que je rentre, je tombe sur un monsieur en T-shirt blanc discutant avec l’un d’eux. Ce collègue le regarde avec un tel mépris que je me rapproche et demande à cet inconnu s’il avait besoin de renseignements. Il me répond qu’il cherche Mory Kanté. Je lui dis alors que je suis en vacances, donc libre et que je peux le conduire au chanteur le lendemain. C’est en ce moment-là que j’ai su que j’étais en face du directeur-fondateur d’Actuelles flanqué de son photographe Daniel Laimé.
Il a rencontré Mory Kanté, a fait ses interview et photos. Peu de temps plus tard, Mory Kanté devient une star internationale de la World music.
Deuxième exemple, Radio France International vient en Côte d’Ivoire en 1986 pour organiser le Prix découvertes RFI remporté par Antoinette Konan avec son titre Petit Kinkin. Parmi les producteurs se trouve Sylvie Coma, aujourd’hui rédactrice en chef de Charlie Hebdo. Elle faisait une émission en sur RFI intitulée Taxi-brousse et donc, elle cherchait des sujets de société. J’avais proposé un sujet que j’avais appelé L’envers du décor dans lequel je voulais descendre dans les bas-quartiers, tendre le micro à ces petites gens pour qu’ils racontent leurs histoires. Auparavant j’avais proposé une émission sur le langage de la jeunesse qui est le nouchi. Et mon patron de me répondre « Voyons Souleymane, c’est la rue qui doit s’inspirer de la radio et non l’inverse ! ». Sylvie Coma m’est présentée par une amie commune, Hélène Lee. Elle est éblouie par mes sujets sur le nouchi et les pagnes qu’elle diffuse sur RFI notamment dans Taxi-Brousse. Voilà comment je suis immatriculé à Radio France International, dès 1987.
En aiguillonnant donc une consœur de façon spontanée et désintéressée, je me suis ouvert des portes. Et ce sera ainsi avec l’Américaine Brook Vence, l’Allemande Francis Vielle, Francine Martens à Québec City, le japonais Hiro Yuki, sociologue et professeur d’université.
J’étais très disponible et curieux aussi d’aller à la rencontre de l’autre parce qu’on attend toujours l’étranger venu rendre visite chez soi.
Ce genre de réseau se construit petit à petit, un pas à la suite de l’autre ; et il faut avoir un esprit d’ouverture, ne mépriser personne, être disponible pour tout le monde sans tenir compte des origines, des couleurs ou d’intérêt surtout.
En définitive, la radio pour vous, est-ce une passion, un tremplin ou votre unique moyen d’expression ?
C’est ma passion, ma drogue, ma première amante, ma première épouse…
Pour nous autres qui sommes issus de milieux beaucoup trop modestes, nos parents n’étaient point à mesure de nous orienter vers des modèles, des métiers parce qu’eux-mêmes n’en savaient pas plus. Mais j’ai eu la chance d’avoir un poste de radio à la maison. Mon commerçant de père l’avait ramené d’un de ses voyages à la fin des années 50. J’étais fasciné par cette boîte à sons. J’ai été beaucoup marqué par les noms comme Constant de Medeiros, Ahmed Touré, Mamadou Berté. A 12 ans, je fréquentais l‘école catholique à Abidjan. Un jour, mon maître m’avais rendue ma copie en me disant, « Toi tu ferais un bon journaliste ». Ça été le déclic. Depuis ce jour, je me faisais appeler le journaliste. J’étais non seulement capable de rendre dans son intégralité et mot pour mot, le journal parlé que je venais d’écouter mais je m’amusais également à faire le commentateur sportif lors de nos matchs de football à l’école ou au quartier. Après mon échec au bac, je ne pouvais que passer le concours d’entrée au Studio école de la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI). Mes parents avaient beau insister pour que j’en essaie plusieurs. J’ai refusé niet. J’avais eu raison, puisque j’ai été admis.
Alors que vous avouez être tombé amoureux des Français et de la France pendant votre formation à l’lnstitut National de l’Audiovisuel à Bry-sur-Marne et que des propositions enchanteresses vous auraient été faites notamment à RFI, vous décidiez de rentrer en Côte d’Ivoire…
Je n’avais qu’une envie, retourner dans mon pays. Je m’y sentais bien. Je m’y sentais plus utile. Les impôts des Ivoiriens m’avaient permis de venir faire des études en France et la seule façon de leur renvoyer l’ascenseur, c’était de rentrer et mettre au service de mon pays ce que j’avais appris.
Aujourd’hui, pourtant, vous avez fait le chemin inverse…
Bien malgré moi.
Pour cause ?
Ma vie était menacée en Côte d’Ivoire aux lendemains de la rébellion du 19 septembre 2002. Le 18 octobre 2002, nous sommes à l’enterrement d’une tante au cimetière de Williamsville. A 14H30, à peine ai-je quitté les lieux, les escadrons de la mort débarquent. Ils demandent « C’est bien l’enterrement des gens de Korhogo ? Oui, messieurs les agents. C’est bien la famille Gon Coulibaly ? Oui, monsieur les agents. Vos pièces d’identité. Et les deux personnes du groupe qui portaient le patronyme Coulibaly sur la pièce d’identité ont été abattues à bout portant devant le reste des membres de la famille qui parachevaient la tombe de ma tante.
J’ai compris ce jour-là que ma vie était menacé dans mon pays non seulement du fait que je suis un Coulibaly mais aussi parce que mon émission Le Grognon n’a pas fait que des amis notamment dans l’armée, la police et chez les fonctionnaires. Pour rappel, dès que la rébellion a éclaté, j’ai été interdit d’accès à la radio. Voilà la raison pour laquelle j’ai dû faire le chemin inverse pour recommencer ma carrière à zéro à plus de 50 ans passés.
Alors, quel regard vos confrères portent sur vous, journaliste venu d’Afrique ?
J’ai revu des confrères français qui me connaissaient depuis la Côte d’Ivoire qui me disaient « Tu viens faire de la radio ici ? Vas-y toujours! ». Du genre, « Ici, on fait de la vraie radio ! ». Certes, je caricature et puis, ceux-là ne constituent pas la majorité. Tous ceux qui au départ ont eu des attitudes un peu condescendantes, notamment des Africains, ont changé d’opinion dès lors que L’Afrique enchantée a pris des couleurs et eu de l’audience et que des grands magazines et journaux comme Télérama ou Le Monde ont commencé à me consacrer des articles.
Quel serait votre vœu le plus cher?
Que les radios africaines acceptent de rediffuser cette émission qui essaie de parler de l’Afrique autrement afin que les Africains apprennent à se connaître. Parce que les Afriques s’ignorent. Je vous cite deux anecdotes pour expliquer mon propos. Je me retrouve à Djibouti. Les enfants reconnaissant à mon faciès que je ne suis pas du coin me courent derrière criant « Eh ! L’Africain, tu viens d’où ? ». A un colloque de l’Unesco à Marrakech, j’entends de la bouche d’un confrère marocain « Nos amis de l’Afrique qui sont là avec nous.. » Je leur réponds simplement « Vous, sur quel continent êtes-vous ? ». Il y a une telle ignorance sur notre continent qu’une émission comme L’Afrique enchantée qui s’appuie sur le vécu historique, sur la contemporanéité pour raconter les peuples et leurs envies qui sont des envies universelles (on a tous envie de se soigner, se loger, se vêtir, s’éduquer), ne peut qu’être bénéfique. On peut à travers elle, véhiculer aussi nos différences et nos ponts communs. Les Afriques ont besoin de se connaître mutuellement. Nous recherchons un réseau de radios africaines et engagerons France Inter dans ce projet car cette émission permettra aux Africains de se redécouvrir.
Par ailleurs, nous souhaitons enregistrer cette émission dans un pays africain pour la diffuer à destination des Africains, notamment à travers ce réseau de radios africaines que je viens d’évoquer.
Y-a-t-il une différence à être producteur de radio ou journaliste en France et en Afrique ?
La principale différence, c’est qu’en France, la grande majorité des producteurs de radio ou les journalistes ont un contrat à durée déterminée. Cela les oblige à être plus performants, plus novateurs ; c’est un facteur émulateur. En revanche en Afrique, ce sont des fonctionnaires. Or la Fonction publique tue la créativité et le professionnalisme.
Quelle place occupe votre famille dans votre vie ?
Ma femme est ma seconde épouse après la radio. Je considère la radio comme l’outil pour porter les choses que nous aimons et pour les défendre. Mais j’avoue que j’ai eu beaucoup de chance. Ma femme m’a tout de suite compris ayant su que la radio était ma drogue. Nous nous sommes rencontrés quand nous étions en formation tous les deux. Elle était étudiante en médecine et moi je terminais mon premier cycle au Studio école de la RTI. Et nous nous sommes formés mutuellement.
Et vos enfants, comment vivent-ils la séparation, eux qui vivent aux Etats-Unis avec leur mère ?
Quand la fatalité s’impose à soi, il vous appartient de vous conditionner psychologiquement pour apprendre à vivre avec toutes les choses que vous ramasser dans la vie. Dans le cas contraire, vous les porterez comme un boulet qui vous empêchera d’avancer. Or l’essence même de la vie, c’est d’aller toujours de l’avant. Aujourd’hui, grâce au développement des moyens de communications, nous arrivons à vivre notre vie de famille avec une relative aisance.
A quand le retour au pays natal ?
Ce sera ce jour-là où j’aurai la garantie que ma vie n’est plus en danger. Cette garantie, ce sont des élections démocratiques, un gouvernement stable, un Etat de droit qui assure à chaque citoyen le droit de vivre en paix et en sécurité à l’intérieur de son pays sans crainte d’être victime de son origine ethnique, de son appartenance religieuse ou politique ; et qui dispose de mécanismes de recours fiables lorsque ces droits sont menacés.
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